Encore peu présente dans la pratique des kinésithérapeutes, la méthode Mézières obtient pourtant des résultats encourageants lorsqu’elle est mise en pratique. Pour que cela soit toujours le cas, praticien et patient doivent travailler main dans la main. En effet, des « exercices à faire à la maison » seront les garants des soulagements des douleurs.

Nous verrons dans cet article ce qu’est vraiment la méthode Mézières, dans quels cas elle peut être une solution pour un patient en souffrance, comment on peut la mettre en pratique et dans quels cas on évitera, justement, d’y avoir recours.

 

Qu’est-ce que la méthode Mézières ?

 

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Parmi les différentes techniques existant, certaines permettent de soulager les douleurs des patients en aidant leurs muscles à relâcher leurs tensions. La méthode Mézières, basée sur la rééducation posturale, est l’une de ces techniques.

Mise au point par la kinésithérapeute Françoise Mézières, elle met en avant une approche holistique du patient et de ses douleurs. Ainsi, une personne accumule sa vie durant des tensions au niveau de ses muscles. Pour Françoise Mézières, les muscles ne sont pas indépendants les uns des autres. Ils forment au contraire les maillons d’une chaîne musculaire, liés les uns aux autres. Et cette chaîne est soumise aux tensions « rencontrées » au quotidien.

Mais la méthode Mézières va encore plus loin. Elle part d’un autre postulat, qui veut que corps et émotions soient eux aussi « connectés ». En effet, un traumatisme (indépendamment de sa nature physique, émotionnelle ou psychique) est susceptible de faire naître des tensions et des rétractions musculaires. Celles-ci peuvent provoquer des douleurs de compensation, comme les scolioses, les lordoses, les tassements et les déformations de la colonne.

La méthode Mézières intervient en 3 « endroits » clés pour soulager le patient :

  • La prise de conscience de son corps,
  • Les chaînes musculaires, en les allongeant, en les détendant et en instaurant une meilleure harmonie,
  • La respiration, pour profiter de l’influence de celle-ci sur la posture et l’énergie corporelle, en se servant de la cage thoracique et de la colonne vertébrale.

 

Dans quels cas mettre en application l’approche mézièriste ?

 

L’avantage de la méthode Mézières réside dans sa possible application dans toutes les indications de la kinésithérapie. Le corps humain est vu et traité dans sa globalité. Cette méthode se donne pour but de lui faire retrouver son équilibre initial et son harmonie d’origine, pour permettre à toutes les parties du corps de retrouver un fonctionnement optimal.

Grâce à cette méthode, ce ne sont pas seulement les muscles que le kinésithérapeute soigne, mais aussi les nombreux problèmes et dérèglements de l’organisme. Le praticien portera notamment son attention sur les os de ses patients. Il s’intéressera ainsi aux raccourcissements musculaires et aux problèmes articulaires.

D’autres situations se prêtent elles aussi à l’utilisation de la méthode Mézières : les problèmes orthopédiques, les troubles neurologiques et névralgiques. Plus surprenant, cette technique de kiné trouve aussi sa place en cas de troubles circulatoires, gynécologiques, digestifs ou encore cardiaques.

 

Comment bien pratiquer la méthode Mézières ?

 

L’objectif premier est d’allonger les muscles raccourcis, de soulager les muscles contractés, de flexibiliser les articulations et de permettre à la respiration d’être libérée. Pour cela, le praticien aura recours à l’utilisation de techniques posturales d’étirement. Selon les cas, la patient pourra se trouver allongé, assis ou debout. Si cela est nécessaire, le masseur-kinésithérapeute pourra ajouter à son travail avec son patient des techniques de massage et de mobilisation. Il est essentiel que le professionnel connaisse tous les gestes sur le bout des doigts, afin de ne pas blesser les patients qu’il aura entre les mains.

 

Existe-t-il des contre-indications à la pratique de la méthode Mézières ?

 

Bien qu’elle puisse être appliquée à toutes les indications de kinésithérapie, certaines situations particulières interdisent la pratique de cette méthode : en cas d’infections inflammatoires aiguës, de troubles psychiatriques, ou encore lors des premiers mois de grossesse et avec les enfants âgés de moins de sept ans.

 

La méthode Mézières offre donc de nouvelles perspectives de soin aux praticiens qui souhaiteraient s’y former. Dispensée en plusieurs fois sur une période de deux ans, elle serait l’alliée idéale des kinés confrontés aux maux de dos que rien d’autre ne soigne.