Le sommeil est un élément clé pour le bien-être du corps humain, c’est lui qui offre une santé de fer, mais aussi une attention suffisante pour les tâches quotidiennes. Voilà pourquoi, lorsque les nuits sont perturbées, notamment par des troubles respiratoires, une longue liste d’effets secondaires se déroule.
L’hypopnée fait partie de ces troubles capables de transformer les nuits en cauchemar. Ainsi, il convient de prendre en charge rapidement ce type de complication respiratoire. Il convient d’adopter un suivi adapté et un traitement multidisciplinaire. La kinésithérapie fait partie de cette approche grâce à ses techniques de rééducation. Intéressons-nous à ce sujet !
L’hypopnée : définition, conséquences et pertinence clinique
Zoom sur cette pathologie pour la présenter et l’appréhender…
Définition approfondie de l’hypopnée, différenciant des autres troubles comme l’apnée
L’hypopnée est une diminution de l’amplitude respiratoire associée à une désaturation, autrement dit une chute, du taux d’oxygène ou encore des réveils brefs.
Elle fait partie des troubles qui entrent dans le cadre d’un syndrome d’apnée du sommeil. En effet, ce type de pathologie se caractérise par un nombre anormal d’apnées et d’hypopnées durant la nuit. Elle est aussi répandue dans le syndrome d’apnées et hypopnées obstructives du sommeil chez l’enfant.
D’ailleurs, il existe l’index d’apnée hypopnée (IAH) qui offre une visibilité sur le nombre d’apnées et d’hypopnées intervenues par heure. Un élément permettant d’établir un diagnostic et de reconnaître la sévérité du trouble respiratoire nocturne.
Bon à savoir :
La différence entre apnée et hypopnée : l’apnée est une fermeture des voies aériennes supérieures complète. Tandis que l’hypopnée désigne une fermeture incomplète
Impact de l’hypopnée sur la physiologie respiratoire et la qualité du sommeil
Ce syndrome a de lourdes conséquences sur la respiration et la qualité de votre sommeil, à savoir :
- L’hypopnée est responsable du syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) ;
- Elle participe à l’apnée du sommeil ;
- Elle peut causer des ronflements, des agitations nocturnes ou de la nycturie ;
- Elle provoque des réveils nocturnes qui par la suite provoque de la somnolence diurne ;
- Elle peut encourager la fragmentation du sommeil.
Rappelons que les troubles du sommeil encourage l’apparition de maladies cardiovasculaires, autrement dit :
- L’hypertension artérielle ;
- L’insuffisance cardiaque ;
- Les troubles du rythme cardiaque ;
- La maladie coronarienne ;
- L’accident vasculaire cérébral.
Conséquences potentielles sur la santé globale et la qualité de vie
L’hypopnée a des conséquences problématiques sur le quotidien et la santé de chaque personne atteintes, notamment :
- Des endormissements incontrôlables qui peuvent s’avérer dangereux au quotidien dans de nombreux cas de figure notamment la conduite.
- Des trouble de la mémoire et de la concentration ;
- Des changements d’humeur et une certaine efficacité handicapante dans les tâches quotidiennes qu’elles soient professionnelles ou personnelles.
La baisse globale de la vigilance entraîne de nombreux accidents de voiture ou encore du travail, notamment à cause de la somnolence anormale en journée. Toutefois, du côté de la santé, l’hypopnée est responsable de troubles du métabolisme, tel que :
- Le syndrome métabolique ;
- Le diabète ;
- Les anomalies des graisses dans le sang.
Rôle stratégique de la kinésithérapie dans la prise en charge de l’hypopnée
Pour participer à l’amélioration des conditions de sommeil, des traitements et un accompagnement de la patientèle existent…
Approche globale et multidisciplinaire du traitement
Il existe plusieurs traitements pour réduire une hypopnée et participer au bien-être quotidien du patient. Il y a par exemple des traitements médicaux comme la ventilation nocturne à pression positive continue (PPC). Il existe aussi une orthèse d’avancement mandibulaire (OAM). Ces deux approches sont très courantes, elles concernent surtout les SAHOS considérées comme sévères.
Toutefois, l’approche pour une hypopnée est globale et pluridisciplinaire, elle peut également comprendre de la kinésithérapie. Il est important de citer la chirurgie qui fait aussi partie des disciplines pouvant intervenir dans le traitement.
La kinésithérapie comme composant clé du traitement
Le masseur-kinésithérapeute participe au traitement des personnes atteintes d’hypopnée. Cependant, seuls les professionnels formés en kinésithérapie oro-maxillo-faciale (OMF) et/ou en pathologie respiratoire (EFR) sont en mesure de prendre en charge ce type de troubles. Le kinésithérapeute formé au dépistage des troubles du sommeil peut lui aussi se charger d’accompagner cette patientèle.
Techniques spécifiques de kinésithérapie pour l’hypopnée
Pour une prise en charge de l’hypopnée en kinésithérapie, plusieurs approches et exercices sont possibles. D’autant que les traitements médicaux courants possèdent des inconvénients tels que le bruit de la machine, l’inconfort du matériel, etc. Ainsi, la kinésithérapie apparaît comme une bonne alternative, bien qu’elle soit utile en soutien et non en réponse principale.
Cela passe par une compression manuelle qui se déroule dans une position confortable et stable. Le thérapeute encourage à tousser pendant qu’il exerce une pression au niveau du ventre ou du thorax.
Exercices ciblant la respiration, l’expansion thoracique, et la coordination respiratoire
La respiration permet la détente, mais elle peut aussi permettre un meilleur positionnement de la langue, une aération plus conséquente du pharynx, etc. Ce type d’approche gravite autour d’exercices faciaux comme la succion, les mouvements de mâchoires ou encore de renforcement respiratoire. Cela passe par une inspiration pour les voies nasales et une expiration par la voie buccale.
Techniques pour le désencombrement bronchique, le cas échéant
La kinésithérapie respiratoire permet d’assurer une respiration de qualité dans le but de cultiver une bonne oxygénation du sang, mais aussi des gazes thoraciques. Autrement dit, le kiné participe à l’adoption d’une bonne amplitude thoracique chez le patient. Voilà pourquoi, il arrive que ce type de pratique thérapeutique soit utilisée pour le désencombrement des voies aériennes respiratoires, notamment lors d’une bronchite.
Renforcement spécifique des muscles respiratoires et leur rôle dans la stabilisation des voies aériennes pendant le sommeil
La langue et le pharynx sont les organes et muscles responsables de l’hypopnée. Souvent cette pathologie gênante vient d’un problème de tonus musculaire au niveau de la langue, du palais ou encore du pharynx à l’origine notamment du collapsus pharyngé.
L’exercice physique associé à la rééducation des voies aériennes respiratoires permet de réduire les conséquences problématiques et inconfortables de l’hypopnée. Le kinésithérapeute intervient avec un programme personnalisé composé d’exercices isométriques et isotoniques sur les voies orales et/ou oropharyngées.
Il existe aussi des exercices pour le voile du palais qui consistent à prononcer des voyelles de manière continue et intermittente. Finalement, il s’agit de kinésithérapie linguale. Le sport, quant à lui, favorise un meilleur endormissement et une meilleure qualité de sommeil.
Éduquer sur les postures et positions pour dormir qui peuvent minimiser les épisodes d’hypopnée
Le kinésithérapeute peut également conseiller le patient sur ses positions de sommeil. Il est préférable d’éviter de dormir sur le dos car cette posture à tendance à réduire les voies respiratoires puisque la langue et le larynx se relâchent après l’endormissement.
En tant que professionnel, vous pouvez aussi conseiller :
- Le recours à un oreiller anti-ronflement ou oreiller ergonomique ;
- La thérapie comportementale pour identifier les mauvaises habitudes de sommeil pour mieux les appréhender.
Études de cas et résultats cliniques : la kinésithérapie en action
Présentation de cas réels et résultats obtenus après une intervention kinésithérapique
Une personne atteinte de SAHOS sévère avec un sommeil fortement perturbé et une fatigue conséquente et quotidienne. Elle est suivie par de nombreux spécialistes et se voit encouragée à adopter une routine particulière pour soigner son sommeil.
Elle dort avec un PPC qu’elle doit garder durant toute la nuit pour réduire le risque de maladies cardio-vasculaires. À ce premier traitement s’ajoute le suivi d’un masseur kinésithérapeute et un programme sportif pour faciliter l’endormissement.
Le kinésithérapeute accompagne la patiente à l’aide d’exercices respiratoires et une rééducation des voies respiratoires supérieures. Ainsi au bout de 3 mois la patiente ressent beaucoup moins de fatigue, ses ronflements sont atténués et le trouble devient plus agréable à supporter au quotidien.
L’impact positif sur la qualité du sommeil et la réduction des symptômes
La kinésithérapie est une approche non invasive et douce qui offre la possibilité d’obtenir des résultats au fil du temps. Son rôle est éducatif, pédagogique, mais également utile pour se détendre et finalement obtenir une meilleure appréhension du problème.
La kinésithérapie est un complément de traitement médical, toutefois elle contribue à la réalisation d’une meilleure qualité du sommeil et une perception agréable de la pathologie. Les symptômes se réduisent aussi, notamment grâce à une approche douce.
Prévention des complications potentielles associées à l’hypopnée grâce à la kinésithérapie
La palpation, le suivi et l’observation, mais aussi la mise en place d’une certaine discipline grâce aux conseils de programmes font partie du traitement kinésithérapique de l’hypopnée. Cela permet au thérapeute d’être attentif aux changements chez leur patient. Toutefois, cela offre aussi une meilleure écoute du corps à la patientèle.
Finalement, cela permet de prévenir les complications potentielles et d’agir en amont afin de réduire les risques en lien avec cette pathologie. D’ailleurs, de nombreuses techniques voient régulièrement le jour, restez à l’affût en profitant du Salon Rééduca pour vous former et échanger avec des professionnels.
Pour conclure, l’hypopnée est un trouble en lien avec le relâchement des muscles tels que la langue et le larynx qui encourage une diminution de l’amplitude respiratoire associée à une désaturation de l’oxygène. Ce problème respiratoire nécessite l’attention de plusieurs disciplines médicales notamment le médecin ou encore le kinésithérapeute. Autrement dit, cette approche globale permet de soulager la patientèle durablement. Ainsi il convient de se former, d’échanger, de communiquer et de rechercher de nouvelles solutions notamment dans le monde thérapeutique ! L’occasion d’optimiser les soins aux patients atteints d’hypopnée.