Maîtrisez-vous vraiment la nomenclature en kinésithérapie ? Lorsque l’on choisit le métier de kiné, il faut se familiariser avec un système de cotation universel permettant de détailler et facturer les actes en fonction de leur complexité et de leur tarif. C’est en cela que le NGAP et l’AMK kiné sont utiles.

Afin de respecter les normes en vigueur et vous assurer une bonne prise en charge de vos patients par la Sécurité Sociale, découvrez des informations claires sur l’AMK et apprenez à l’utiliser quelle que soit la pathologie !

AMK Kiné : comprendre sa signification et maîtriser son utilisation

Choisir une profession libérale comme la kinésithérapie demande le respect de certaines règles notamment au moment de la facturation. Cette dernière est notamment régi par l’AMK

Le rôle de l’AMK et son utilisation dans la kinésithérapie

La nomenclature des actes kinés fait partie de l’Aide à la Mobilité et aux Kinésithérapeutes, autrement dit de l’AMK. Elle référence l’ensemble des actes médicaux demandés par le médecin prescripteur et permet la prise en charge de la Sécurité Sociale.

Axé vers le secteur libéral, cette nomenclature référence des codes en lien avec chaque actes pour faciliter la tarification. Chaque kinésithérapeute se doit de suivre cette cotation pour la prescription ou la réalisation de soin sur chaque patient.

Comprendre la différence entre la nomenclature AMK et la cotation NGAP

En tant que kinésithérapeute, vous avez déjà été confronté à ces deux termes, toutefois, comprenez-vous réellement la différence qui existe entre la cotation NGAP et la nomenclature AMK ?

La nomenclature AMK, surnommé parfois CCAM pour Classification Commune des Actes Médicaux. Son utilisation permet de coter les actes médicaux effectués par les médecins en fonction de leur nature, de leur technicité ou encore de leur complexité. Son code prend la forme d’une lettre suivie d’un numéro.

La cotation NGAP représente la Nomenclature Générale des Actes Professionnels, elle permet de coter les actes médicaux et paramédicaux dans l’hexagone. Elle concerne un éventail plus large de professionnels de santé tels que les kinésithérapeutes, les dentistes ou encore les infirmiers. Elle référence un listing de codes organisés sous forme de chapitre, chaque acte et prestation réalisées y sont référencés.

La structure de la nomenclature AMK

Pour être comprise par le plus grand nombre, l’AMK possède une structure logique dans laquelle chaque acte est référencés sous forme de groupe. Tous sont dotés d’un code qui se compose d’une lettre-clé suivie d’un numéro.

La lettre représente une unité monétaire pour les soins médicaux, il en existe trois, à savoir :

  • l’AMK : actes pratiqués par le masseur-kinésithérapeute dans un cabinet ou à domicile ;
  • l’AMS * : actes de rééducation des affections orthopédiques et rhumatologiques ;
  • l’AMC : actes pratiqués par le professionnel dans une structure de soins ou un établissement.

*AMS Kiné signification: L’Acte de Masso-Kinésithérapie (AMS kiné) désigne une intervention thérapeutique effectuée par un kinésithérapeute pour traiter des troubles musculaires et articulaires.

Le nombre ou plutôt le coefficient fait référence à la valeur relative de chaque acte professionnel et à sa quantité en fonction des besoins. Vous pouvez en savoir plus à son sujet grâce à la cotation NGAP.

Vous retrouvez aussi les indemnités de déplacement :

  • IFD : l’indemnité forfaitaire de déplacement ;
  • IFO : l’indemnité forfaitaire orthopédique et rhumatologique qui concerne la rééducation de tout ou partie de plusieurs membres ou du tronc et d’un ou plusieurs membres ;
  • IFR : l’indemnité forfaitaire rhumatismale pour les rééducations des conséquences des affections rhumatismales inflammatoires ;
  • IFN : l’indemnité forfaitaire neurologique en lien avec les rééducations des conséquences d’affections neurologiques et musculaires ;
  • IFP : l’indemnité pneumologie pour les rééducation des maladies respiratoires obstructives, restrictives ou mixtes (en dehors des situations d’urgence) ». La « Prise en charge kinésithérapique respiratoire du patient atteint de mucoviscidose ;
  • IFS : l’indemnité forfaitaire de sortie qui évoquent les actes liés à la prise en charge des patients. Prise en charge après une intervention orthopédique ou traumatologique sur une période allant de la date de sortie d’hospitalisation au 35ème jour après cette date. Cette limitation temporelle ne s’applique pas aux déplacements liés aux actes réalisés dans le cadre des Prado (mis en œuvre par les régimes d’assurance maladie 😉
  • IFV : l’indemnité forfaitaire de déplacements pour les personnes âgées. Autrement dit la Rééducation de la déambulation dans le cadre du maintien de l’autonomie de la personne âgée ;
  • IFD : indemnité de déplacement pour les autres actes de kinésithérapie.

Il y a aussi les majorations :

  • N pour la majoration de nuit ;
  • JF pour la majoration des jours fériés ;
  • D pour la majoration de dimanche.

Pourquoi faut-il maîtriser l’AMK en kinésithérapie ?

L’AMK doit être perçu comme une bible pour votre facturation. C’est un langage commun, sous forme de code, pouvant être compris par l’ensemble du corps médical. Il est important de maîtriser cette cotation afin de permettre la prise en charge par la sécurité sociale et une tarification en accord avec les normes en vigueur.

Toutefois, la nomenclature AMK kiné permet aussi une bien meilleure communication entre les professionnels de santé. De cette manière, les soins sont plus fluides et la prise en charge plus rapide.

Quelques exemples d’actes couramment réalisés en kinésithérapique avec la nomenclature AMK

Pour vous aider à mieux comprendre l’AMK, voici quelques exemples d’actes courants pour un kinésithérapeute :

  • Rééducation d’une épaule dans le cadre d’une polyarthrite rhumatoïde : AMK 7
  • Rééducation d’un patient pour sclérose en plaques atteint d’un membre : AMK 8
  • Rééducation d’un patient atteint de brûlures étendues à plusieurs membres et/ou au tronc : AMK 9
  • Bilan diagnostique kinésithérapique pour un nombre de séances compris entre 10 et 20 : AMS 8,1
  • Bilan musculaire avec tests des conséquences motrices des affections neurologiques sur un membre : AMK 5
  • Kiné balnéothérapie en bassin : AMS 1,2.

Comment coter les actes de kinésithérapie selon la nomenclature AMK ?

Afin de vous aider à maîtriser l’art de la cotation AMK ou CCAM,ci-dessous, un guide complet:

  • pour apprendre à choisir le bon code,
  • interpréter la nomenclature

et réussir cette partie moins passionnante et pourtant essentielle du métier de masseur-kinésithérapeute.

Les cotations des différents actes et leurs codes

Voici des exemples détaillés de cotation de différents actes :

  • Exemple 1 :

la prise en charge d’un patient atteint de brûlures étendues sur deux membres à son domicile. Cela comprend la réalisation d’un bandage multicouche, le dimanche compris.

Il faut mentionner AMK 9 pour la rééducation d’un patient atteint de brûlures sur plusieurs membres, mais aussi AMK 2 pour le bandage et IFS pour les déplacements. Sans oublier, de noter le D pour les dimanches. Cela donne AMK 9 + AMK 2 + IFS + D ;

  • Exemple 2 :

la réalisation en cabinet d’un diagnostic kinésithérapique pour un suivi de 10 à 20 séances avec massage et balnéothérapie en bassin. Le kinésithérapeute doit inscrire AMK 8,1 + AMS 1,2 ;

  • Exemple 3 :

la prise en charge après la chirurgie et/ou la radiothérapie d’un patient âgé pour un lymphœdème vrai. Autrement dit, une rééducation de la déambulation d’un sujet âgé dont les séances ont lieu à domicile.

Le kiné doit mentionner l’AMK 8 pour la rééducation du sujet âgé pour reprise d’autonomie suite à un alitement pour pneumopathie et AMK 6 pour la rééducation de la déambulation dans le cadre du maintien à l’autonomie, il ne doit pas oublier les indemnités de déplacement, ici IFD. Cela donne AMK 8 + AMK 6 + IFD.

Nos conseils et astuces pour une cotation correcte et efficace

Pour coter les actes de kinésithérapie selon la nomenclature AMK, il faut :

  • Identifier l’acte nécessaire et la quantité ;
  • Rechercher le code AMK sous formes de lettres-clés : AMK – AMS – AMC ;
  • Définir le coefficient de l’acte représenté par un nombre ;
  • Penser aux indemnités de déplacements : IFR – IFN – IFP – IFS – IFV – IFD ;
  • Ajouter les majorations : N ou D.

Attention, certaines cotations spécifiées dans la nomenclature AMK ou CCAM sont soumises à des règles. Ces dernières concernent des limitations de fréquence ou le nombre de séances remboursables par période. Il arrive aussi que des cotations ne soit pas cumulables.

Il est essentiel de noter que la nomenclature AMK/CCAM est mise à jour régulièrement, et les règles de cotation peuvent être modifiées en fonction des évolutions réglementaires et des recommandations professionnelles.

Il est donc important de consulter régulièrement les mises à jour de la nomenclature et de vous assurer de coter correctement les actes de kinésithérapie en fonction des règles en vigueur.

Discussion des problèmes ou défis courants liés à la cotation et comment les surmonter

La cotation AMK est conséquente et parfois un peu compliquée sur les débuts. Toutefois, il s’agit d’une nomenclature importante et indispensable que toutes les professions libérales au cœur de la médecine et des soins doivent respecter.

Elle est une sorte de bible qui permet de mieux référencer les actes, les tarifs et la complexité de chaque intervention auprès d’un patient.

Il faut comprendre que l’AMK kiné change régulièrement. Ainsi il convient de se tenir informé des changement et de les prendre en compte. Mieux vaut se tenir informé des différentes modifications sur le site d’Ameli. Penser aussi à bien maîtriser la cotation NGAP pour comprendre comment choisir vos coefficients.

Quelques ressources supplémentaires pour aider les kinésithérapeutes à utiliser efficacement la nomenclature AMK

Afin de vous simplifier la vie, pensez à faire un tour au sein du salon Rééduca, vous y trouverez de nombreux professionnels, mais aussi des organismes qui proposent de simplifier la cotation par le biais d’outils intéressants.

Le site Libermédical vous permet de vous tenir informé des différents changements et tarifs de la cotation AMK. D’ailleurs, il propose un outil pour votre facturation en tant que kinésithérapeute.

Il est possible de consulter aussi le site d’Améli.fr et de suivre notre guide sur la cotation NGAP. Pensez également au Vega Logiciel, présent pour l’accompagnement des kinésithérapeutes dans la comptabilité et surtout la facturation en accord avec les normes en vigueur.

Pensez également au site de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes pour trouver les actualités et profiter de conseils gratuits.

Pour conclure, la nomenclature AMK kiné complète la cotation NGAP et permet aux masseurs-kinésithérapeutes de mentionner la complexité, le type et le tarif de chaque soin.

Voilà pourquoi, il est absolument indispensable de choisir une utilisation précise de la nomenclature AMK pour améliorer la pratique de la kinésithérapie et la communication avec les autres professionnels de la santé. Sans oublier de faciliter la prise en charge par la Sécurité Sociale ou encore la complémentaire santé.

Pensez à partager ce guide sur le sujet pour en faire bénéficier d’autres professionnels de la kinésithérapie !