Avant de commencer tout traitement kinésithérapeutique, le professionnel doit établir un diagnostic. A partir de celui-ci, le masseur-kinésithérapeute pourra déterminer quels soins pratiquer. Cet acte indispensable sert de fil rouge tout au long du processus de soin.

Qu’est-ce qu’un BDK pour kiné ?

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Le BDK désigne le Bilan Diagnostic Kinésithérapique. Il établit le diagnostic du patient, rapporte et mesure les évolutions des symptômes et permet de faire la liaison avec le médecin qui a prescrit ces soins.

Le Décret n°96-879 du 8 octobre 1996 a rendu obligatoire le BDK. Il préconise de réaliser trois bilans au cours du traitement du patient : avant, pendant et après les soins. Les documents liés au bilan initial doivent pouvoir être contrôlés. Le médecin prescripteur, après avoir lu les BDK, peut intervenir pendant le processus de soin et demander un changement de protocole ou son interruption.

Le kinésithérapeute devra obligatoirement envoyer ses notes de synthèse dans trois cas :

• Lorsque le nombre total de séances sera égal ou supérieur à 10 (note à envoyer à la fin du traitement),
• Lorsque le traitement prévu au départ demande des modifications,
• Lorsqu’une complication survient pendant les séances.

Si le médecin est d’accord avec le bilan, celui-ci pourra être soumis à la Sécurité Sociale et pris en charge par l’organisme.
Le prix de ce bilan varie de 17,41 € lorsque le traitement comprend de 10 à 20 séances. La même cotation AMS 8,1 s’applique toutes les 20 séances. Sauf lorsque le patient souffre des conséquences des affections neurologiques et musculaires. Dans ce cas-là, le bilan revient à 21,72 € pour des processus de soin allant de 10 à 50 séances. La côte AMK 10,1 s’appliquera toutes les 50 séances.

Pourquoi faire un bilan de kiné ?

Plusieurs raisons peuvent pousser un masseur-kinésithérapeute à faire un bilan. Ce peut être pour définir les buts et les moyens thérapeutiques à appliquer, pour ajuster les méthodes employées avec un patient – dans ce cas, le bilan devra être remis à jour en fonction de l’évolution des symptômes du patient-, et pour former un recueil d’informations qualitatives et quantitatives.

Comment faire un BDK ?

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Pour établir un BDK, le kiné pourra se référer au ROM d’Eric Viel :

• Relater
• Observer
• Mesurer

La première partie consiste en un interrogatoire. L’objectif est de comprendre l’histoire de la maladie. Pour que cela puisse se faire, le kiné aura à cœur d’instaurer une relation de confiance avec son patient.

Le premier bilan est visuel. Le kiné se montrera attentif aux éventuelles déformations visibles, examinera, s’il y a lieu de le faire, la peau de son patient. Lors de cet examen, plusieurs aspects seront pris en compte :

  • -La pilosité
  •  La couleur de la peau
  • Son volume
  • Son aspect
  • Sa sécrétion
  • Les plaies, les cicatrices et les escarrifications
  • Les grains de beauté et les kystes

La dernière partie du bilan visuel est réservée à la mise en évidence d’une éventuelle amyotrophie.
Après le bilan visuel vient le bilan palpatoire. Le but est de se faire une idée des qualités physiologiques de la peau et de la mobilité tissulaire. Le kiné prendra connaissance des propriétés mécaniques de la peau :

  • Extensibilité
  • Elasticité
  • Epaisseur
  • Mobilité

Viennent ensuite l’examen de la trophicité et de la circulation. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte :

– La température de la peau
– Le pouls
– Les œdèmes

L’examen de la sensibilité de la peau a pour objectif la mise en évidence d’une :

– Hyperesthésie
– Anesthésie
– Hypoesthésie
– Paresthésie

Si le corps du patient présente des cicatrices, le masseur-kinésithérapeute se montrera vigilant aux altérations de l’extensibilité et de la mobilité des cicatrices.
Le bilan palpatoire s’intéresse aussi à la tonicité musculaire, avec recherche d’éventuelle hypotonie ou hypertonie.

Chacune des douleurs ressenties pendant le bilan palpatoire devra être notée.

Enfin, les mensurations de longueur, de circonférence – tant pour mesurer le gain du volume musculaire que pour rendre compte des œdèmes – d’un segment corporel constituent la dernière étape du bilan palpatoire.

En troisième lieu, le professionnel fera un bilan articulaire, puis musculo-tendineux.
Le dernier bilan à effectuer est le bilan fonctionnel. Il s’agit du plus important. Il consiste en l’étude du comportement moteur du patient, lorsqu’il est placé dans un contexte précis.

La réalisation de ces bilans permette de faire un diagnostic kinésithérapique précis et précieux. Une fois les objectifs de soins définis, le kiné est libre de choisir la technique qui lui semble la plus appropriée.