La profession de masseur-kinésithérapeute ne cesse d’évoluer, depuis plusieurs années, elle est davantage reconnue et recommandée par la sphère médicale. Depuis 2006, chaque kinésithérapeute a obtenu le droit de prescrire des dispositifs médicaux à leurs patients. Découvrez en notre compagnie cette évolution bénéfique de la profession ! L’occasion d’en apprendre plus sur les limites et les avantages de cette récente capacité à prescrire qui ne cesse de croître… 

Comprendre le droit de prescription des masseurs-kinésithérapeutes

Pour vous aider à comprendre vos droits de prescription, il convient de se pencher sur le cadre juridique, éthique et surtout, ce qu’engage cette responsabilité.

Le cadre juridique et éthique : 

En tant que masseur kinésithérapeute, vous êtes éligible à la prescription de dispositifs médicaux depuis le 14 janvier 2006. La liste des biens est fixée par l’Arrêté du 9 janvier 2006 qui fut publié au JO du 13 janvier 2006.  Cette décision a été prise par le ministre de la santé et des solidarités (Xavier Bertrand), ainsi que le ministre délégué de la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (Philippe Bas). 

Les limites et les responsabilités de la prescription : 

En tant que kinésithérapeute, vous devez prescrire en respectant deux règles essentielles, à savoir : 

  • Agir dans le cadre de votre compétence uniquement ; 
  • Vous assurez qu’il n’existe pas de contre-indications de la part du médecin. 

Le fait de ne pas respecter ces responsabilités légales et professionnelles dans le cadre de la prescription kinésithérapeutique peut entraîner la perte de votre activité. 

La prescription des dispositifs médicaux par les kinésithérapeutes

La prescription kinésithérapique est encadrée, voici les détails qui la concernent ! 

La liste des dispositifs prescriptibles : 

Les masseurs kinésitherapeutes peuvent prescrire les dispositifs médicaux suivants : 

  • Le coussin d’aide à la prévention des escarres en fibres siliconées et en mousse monobloc ; 
  • Les fauteuils roulants à propulsion manuelle, à la location et pour des durées de moins de 3 mois ; 
  • Les appareils destinés au soulèvement du malade comme les potences et les soulève-malades ; 
  • Les barrières de lits et cerceaux ; 
  • La sonde ou électrode cutanée périnéale pour électrostimulation neuromusculaire pour le traitement de l’incontinence urinaire ; 
  • Les embouts de cannes ; 
  • Les attelles souples de posture et/ou de repos de série ; 
  • Les talonnettes avec évidement et amortissantes ; 
  • Les matelas d’aide à la prévention d’escarres en mousse de haute résilience type gaufrier ; 
  • L’aide à la déambulation : cannes, béquilles et déambulateur ; 
  • Les ceintures de soutien lombaire de série et bandes ceintures de série ; 
  • L’aide à la fonction respiratoire : débitmètre de pointe ; 
  • Les collecteurs d’urines, étuis péniens, pessaires, urinal ; 
  • Les bandes et orthèses de contention souple élastique des membres de série ; 
  • Les pansements secs ou étanches pour immersion en balnéothérapie.

Les exigences et modalités de prescription : 

Pour réussir vos prescriptions médicales, il faut prêter attention à certains détails, notamment la présence des informations suivants :

  • L’identification complète à savoir le nom, l’adresse, le numéro d’identification et autres ; 
  • Le nom et le prénom du patient ; 
  • La date d’émission de l’ordonnance ;
  • La dénomination du dispositif médical et la quantité prescrite ; 
  • La mention “non remboursable NR” si le dispositif médical prescrit n’est pas remboursable, c’est le cas notamment des coussins en fibres siliconées, des talonnettes ou encore des embouts de cannes par exemple ; 
  • La signature du praticien.  

Pour rappel, une ordonnance médicale incomplète ne peut être traitée par le pharmacien, la caisse d’Assurance Maladie ou encore le fournisseur de biens médicaux. 

Autres informations pratiques à connaître pour la prescription : l’utilisation d’une ordonnance en double exemplaire. L’original est pour le patient, le second volet pour la caisse d’Assurance Maladie. Sachez que vous pouvez d’ailleurs informatiser votre ordonnance pour éviter les documents papiers, toutefois veillez à toujours avec des ordonnances papiers en cas de problème de télétransmission. 

Clarification sur les actes esthétiques et la prescription kinésithérapeutique

Il faut encore mettre en avant les différents actes kinés et explorer les limites de ce nouveau pouvoir… 

La distinction entre soins de rééducation et actes esthétiques : 

Comme vous le savez, l’univers de la kinésithérapie possède plusieurs aspects. Il existe des actes de soins et de rééducation, mais aussi des actes esthétiques.

Dans le cadre de la kinésithérapie esthétique, vous retrouvez : 

  • Les ondes de chocs acoustiques ou radiales ; 
  • La cryolipolyse ; 
  • Les bottes de presso-thérapie ; 
  • Le lipomassage ; 
  • Le drainage lymphatique ; 
  • Le palper rouler ; 
  • Le massage ; 
  • Les étirements dynamiques et passifs. 

Pour les soins et la rééducation, il est question de : 

  • Le bilan des pathologies neurologique et non neurologique ; 
  • La rééducation des affections orthopédiques et rhumatologiques, mais aussi leur conséquences ; 
  • La rééducation du corps en général que ce soit des suites d’un traumatisme, d’une pathologie ou d’un accident ; 
  • Les étirement musculo-tendineux ; 
  • L’accompagnement de certaines pathologie comme la fibromyalgie par exemple ; 
  • La mobilisation manuelle de toutes les articulations ; 
  • La relaxation neuromusculaire ; 
  • La réalisation et l’application de contentions ; 
  • La mécanothérapie ; 
  • La thermothérapie ; 
  • La kinébalnéothérapie ; 
  • L’hydrothérapie ; 
  • La pressothérapie ; 
  • L’électro-physiothérapie ; Les postures et les actes de mobilisation articulaire. 

Autrement dit, des actes en lien avec la kinésithérapie respiratoire et motrice. Pensez à bien respecter la cotation NGAP pour votre facturation au passage. 

La kinésithérapie esthétique permet une amélioration physique du corps. Elle intervient pour réduire la peau d’orange par exemple. Tandis que la kinésithérapie de soin ou de rééducation est médicale, elle contribue au maintien des fonctions et du confort du patient. 

La réglementation et les recommandations professionnelles : 

Le médecin ou le masseur-kinésithérapeute est libre dans sa prescription, mais il doit tout de même tenir compte du fait que sa responsabilité est engagée à chaque ordonnance médicale. Il peut prescrire uniquement les dispositifs éligibles, clarifier leur usage auprès de la patientèle et surtout, s’assurer qu’il n’existe pas de contre-indication. Autrement dit, gardez bien en tête qu’en tant que prescripteur, vous engagez votre responsabilité morale, professionnelle et juridique

Conseils pratiques pour une prescription efficace et sécurisée

Pour assurer une prescription sûre, efficace et adaptée aux différents scénarios cliniques, il suffit de suivre les conseils suivants : 

  • Posséder un appareillage permettant la lecture de la carte vitale ; 
  • Toujours avoir des ordonnances médicales en papier ; 
  • Conserver les numéros pratiques en cas de question ; 
  • Échanger avec la patientèle pour connaître les antécédents ; 
  • Opter pour une formation continue pour être tenu informé des évolutions en matières de prescription ; 
  • Participer au Salon Rééduca pour explorer les différentes évolutions de la profession et poser les questions ; 
  • Connaître la cotation NGAP à la perfection ou conserver un exemplaire au sein du cabinet, attention, elle peut être mise à jour régulièrement ; 
  • Prendre connaissance du médecin traitant pour le contacter en cas de besoin ou en savoir plus sur le dossier médical.

Rôle du kinésithérapeute dans l’équipe de soins multidisciplinaire

Le kinésithérapeute occupe une place importante dans le parcours de soin. Il collabore avec d’autres professionnels de santé dans le processus de prescription pour faciliter l’accès aux soins, mais aussi offrir une meilleure prise en charge à la patientèle. Il est possible de parler de synergie ! 

Son rôle est complémentaire et dédié au soulagement quotidien du patient, les techniques sont douces et non-invasives, bien plus inoffensives qu’un médicament ou encore, une intervention chirurgicale. Le kiné peut prévenir les futurs désagréments, aider pour l’existant et réguler l’apparition de certains symptômes. 

Évolution et perspectives futures dans la pratique kinésithérapeutique

Comme toute pratique médicale et/ou technique de soin, la masso-kinésithérapie est en constante évolution. Elle est le théâtre de nombreuses innovations technologiques ou encore de tendances émergentes. Il existe de nouveaux modes d’exercices, des améliorations au niveau de la massothérapie, une meilleure logique du parcours de soins, etc. 

Pour vous tenir informé, direction le Salon Rééduca où vous aurez la possibilité de rencontrer de nouveaux professionnels, mais aussi des organismes de formation continue capable de vous aider à rester sans arrêt à la page ! Cet événement offre aussi un accès vers les appareils et équipements de demain…