Thierry Marc, Jean-Claude Ferrandez

Avec près de 60 000 nouveaux cas annuels, le nombre de patientes ayant une chirurgie pour cancer du sein est en constante augmentation. Leur qualité de vie est souvent altérée par des douleurs et des raideurs de l’épaule engendrant des incapacités. Le diagnostic kinésithérapique permet  de  déterminer  l’origine  et  la  cause  de  ces  douleurs  et  de  ces  raideurs.  Dans  la  phase  postopératoire,  la  connaissance  des  complications  (lymphocèle,  cicatrices,  cordes  lymphatiques, lésion du nerf intercosto-brachial et mécanosensibilité neurologique du membre supérieur)  est  indispensable  pour  les  dépister  les  complications  et  adapter  le  programme  et  les  techniques  de  rééducation  en  utilisant  des  techniques  lymphologiques  de  drainage  et  de  mobilisations neuroméningées. Le type de chirurgie et les traite ments complémentaires obligent aussi à adapter les protocoles thérapeutiques. Les raideurs d’épaule, présentes dans 40 % des cas,  sont  souvent  associées  à  des  douleurs  de  l’espace  sous-acromial.  La  compréhension  des  différents  mécanismes  physiopathologiques  est  essentielle  pour  mettre  en  place  un  protocole  adapté  aux  différents  types  et  causes  de  raideurs  (musculaire,  aponévrotique,  capsulaire,  perturbation  de  la  cinématique  articulaire,  phobique,  etc.).  Le  protocole  Concept  Global d’Épaule (CGE) utilisant au départ des mobilisations passives non forcées permet de récupérer les amplitudes de fl exion, abduction, et rotation latérale. Une phase de rééquilibration musculaire permet de stabiliser le fonctionnement. Le programme d’auto-rééducation, débuté précocement,  est  incrémenté  en  fonction  de  l’évolution  du  bilan  et  longtemps  poursuivi.  La  phase de renforcement, adaptée à chaque patiente, facilite la reprise des activités physiques, sportives et du travail gage de qualité de vie et de bon résultat à long terme.

Niveau de preuve : NA.

Kinésithérapie la Revue. Vol 20 – N° 227, P. 28-36 – Novembre 2020

Doi: 10.1016/j.kine.2020.08.008

https://www.em-consulte.com/article/1403864/article/kinesitherapie-et-prevention-des-pertes-d-amplitud