La méthode Sohier demande au masseur-kinésithérapeute une grande dextérité manuelle. Elle permet de prévenir et de traiter les affections ostéo-articulaires et abarticulaires créées par des traumatismes, des micro-traumatismes, ou d’origine fonctionnelle ou posturale.

 

Qu’est-ce que la méthode Sohier ?

 

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Raymond Sohier a créé la méthode qui porte son nom dans les années 50. Elle consiste en un traitement manuel des douleurs musculaires. Son rôle est double : elle constitue le socle de la Kinésithérapie Analytique et en est en même temps une de ses applications. Le rayonnement de cette méthode est tel qu’elle reste une des techniques préférées des professionnels pour soigner les douleurs de l’appareil locomoteur, en Europe mais aussi en Amérique.

Lorsqu’un masseur-kinésithérapeute recourt à la méthode Sohier pour soulager des articulations douloureuses, chacune de ses manipulations est censée permettre au patient de retrouver l’équilibre de son appareil locomoteur, et de son organisme dans sa globalité. L’objectif de cette pratique est de trouver l’origine de la douleur, et de l’enrayer. La « simple » réduction de la douleur n’est qu’une partie du travail du kiné (dans le cadre de l’utilisation de la méthode Sohier).

Les gestes du masseur-kinésithérapeute donnent une place de choix au soin des tissus altérés des articulations dans le phénomène de reconstruction biologique. Dans ce cadre, le premier objectif du kiné doit être d’aider le patient à récupérer une cinématique articulaire normale. Celle-ci aura de nombreuses conséquences positives. Parmi elles : l’équilibre des tensions capsulo-ligamentaires, la suppression des contractures des muscles stabilisateurs, la réduction du nociception ou encore l’amélioration du rendement fonctionnel.

Les soins débutent toujours par un entretien entre le patient et le masseur-kinésithérapeute. Celui-ci tente ensuite d’appréhender les douleurs et les tensions articulaires ressenties par son patient. Lorsqu’il met le doigt sur les anomalies et les grippages pouvant être la source des souffrances, il s’attelle à les dénouer grâce à des gestes très précis. Ces gestes comptent des méthodes de mobilisation actives ou passives, des étirements et, quand la situation le justifie, des manœuvres de reboutement.

 

Dans quel cas utiliser la méthode Sohier ?

 

La méthode Sohier se montre particulièrement efficace dans le traitement des articulations douloureuses et des maladies articulaires. Seront donc traités les torticolis, les entorses, l’arthrite, les tendinites, les luxations ou encore l’osthéochondrose. La méthode Sohier soulage aussi les hernies discales, les lombalgies ainsi que toutes les douleurs de la colonne vertébrale (scolioses, varus ou valgus du genou, séquelles d’opérations chirurgicales…), des épaules et du bassin.

D’autres cas justifient le recours à la méthode Sohier : les pathologies inflammatoires non systémiques (comme les ténopathies, les péri-arthrites, …), et les pathologies dégénératives ou dystrophiques (type arthrose).

 

Comment bien appliquer la méthode Sohier ?

 

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L’idée de base, très importante, affirme que le soin d’une articulation douloureuse ne peut être efficace que si le médecin dispose des compétences nécessaires pour rétablir l’équilibre biologique des tissus malades ou lésés. Lorsque le patient est en bonne santé (organisme et appareil mécanique), son corps se rétablit rapidement. Pour que les effets bénéfiques de cette méthode se fassent sentir, il existe un « protocole » de soins à respecter.

La première partie comprend des mobilisations spécifiques, afin de réduire puis supprimer les coincements et les décentrages. Ces manipulations sont douces et progressives. Elles se font à partir de positions ne générant aucune tension dans les tissus mous péri-articulaires.
Une fois le recentrage effectué, l’organisme se montre apte à procéder à son renouvellement cellulaire. C’est ce qu’ont montré des études menées par des mécano-biologistes.
A ce moment du traitement, le kinésithérapeute pourra ajouter à son protocole les techniques anti-inflammatoires et antalgiques.

La deuxième partie consiste en la récupération du rythme rigidifiant.

Pour que la méthode Sohier montre toute l’étendue de ses bienfaits, le masseur-kinésithérapeute devra porter attention à l’ordre des muscles sur lesquels il intervient. Il modulera le traitement selon les réactions neurovégétatives de son patient, ainsi que la gravité des séquelles structurales.