La prévention des TMS, un enjeu majeur pour la santé des salariés et la préservation du capital humain. Voilà une introduction qui devrait retenir l’attention des kinésithérapeutes, principaux acteurs pour la réhabilitation et la prévention des récidives de leurs patients-salariés qui représentent une part importante de leur activité professionnelle. Tous les patients ne font pas le lien entre leurs symptômes et leur activité professionnelle mais les kinésithérapeutes sont-ils attentifs dans leurs bilans, leurs diagnostics et leurs traitements d’en faire une priorité ?

 

L’activité de travail, dans certaines conditions, peut engendrer des atteintes à la santé très variées. Ces atteintes touchent toutes les professions et les entreprises, quel que soit le secteur d’activité et la taille des organisations. Une part importante d’entre elles affecte l’appareil locomoteur.
Elles se traduisent par des troubles musculo-squelettiques dont les premiers signes sont la fatigue ou la douleur pouvant aller jusqu’à des pathologies reconnues en maladies professionnelles. Dans tous les pays européens les atteintes liées au travail les plus fréquentes sont les affections péri-articulaires des membres supérieurs ; en particulier les pathologies inflammatoires de l’épaule, les atteintes neurologiques du poignet (le syndrome du canal carpien) et les affections chroniques du rachis lombaire (sciatique par hernie discale…). Lorsqu’elles surviennent brutalement sur les lieux de travail, elles donnent lieu à une reconnaissance en accident du travail. On retrouve notamment parmi celles-ci, des traumatismes corporels aigus du type fractures, entorses, déchirures musculaires mais également un grand nombre de lombalgies.

Les travailleurs touchés par les lombalgies sont plus particulièrement ceux qui effectuent des manutentions ou du transport manuel de charges ; sans compter les accidents liés au déplacement des personnes dans l’entreprise.

 

L’origine de ces atteintes est donc multifactorielle. Les facteurs d’exposition aux risques sont principalement biomécaniques. Mais des facteurs liés à des déterminants organisationnels et psychosociaux sont aussi à prendre en compte.

Les actions visant à réduire ces atteintes à la santé nécessitent, compte tenu de la multiplicité et de la complexité des facteurs de risque, la mise en œuvre d’une démarche globale pour prendre en compte l’ensemble des déterminants de l’activité de travail et proposer des pistes d’amélioration et de transformation des situations de travail.

 

Cette présentation succincte permet d’imaginer des prises en charge très diversifiées permettant au patient – salarié de devenir l’²acteur² de sa réhabilitation et de sa prévention pour que sa reprise du travail puisse lui permettre de réaliser son activité professionnelle dans de meilleurs conditions ou de pouvoir argumenter pour que son entreprise puisse s’engager dans une démarche de prévention cohérente pour tous les salariés.

 

De plus en plus de mémoires d’étudiants portent sur ce thème avec succès et devraient encourager les professionnels à y être attentifs, il en va d’une branche de notre spécialité thérapeutique qu’il ne faudrait pas perdre…