echelle de borg

Simple à utiliser, l’échelle de Borg est un grand classique dans le monde médical, sportif ou encore professionnel. Utile à la mesure d’un effort physique par rapport à un stimuli, elle délivre des informations précieuses sur la condition physique et la fréquence cardiaque moyenne d’un individu. Des éléments pratiques pour personnaliser un programme de suivi, y compris dans le monde de la kinésithérapie. Découvrez son histoire, son utilisation et surtout, son utilité ! 

Qu’est-ce que l’échelle de Borg ?

L’échelle de Borg aussi connue sous le nom de “mesure de perception de l’effort” (RPE) est un outil capable de quantifier objectivement le niveau d’effort durant un exercice physique. Elle est très utilisée par les sportifs amateurs ou professionnels afin d’estimer leurs limites. Un moyen pour eux d’analyser leur évolution et leurs limites afin de mieux comprendre comment les dépasser. 

Elle prend en compte plusieurs facteurs notamment : 

  • Les conditions environnementales ;  
  • Les sensations physiques ;  
  • Les sensations psychiques ;  
  • Le niveau de fatigue générale ; 
  • La condition physique. 

Au vue de sa corrélation entre le RPE (perception de l’effort) et la fréquence cardiaque (paramètre physiologique), elle s’utilise dans de nombreux domaines : médical, sportif et professionnel. Sachant que cette corrélation varie d’un patient à l’autre, il convient donc de prendre un peu de recul. Pensez à utiliser des outils comme un électrocardiogramme

L’historique de l’échelle de Borg

Gunnar Borg : 

L’échelle de Borg a été créée en 1970 par Gunnar Borg, un professeur et chercheur allemand réputé pour ses avancées dans le monde de la psychologie et plus précisément de la psychophysique. Autrement dit, il étudie la relation entre les stimuli et les sensations. Il s’inspire de la l’équation de Stevens et sa loi de la puissance pour établir un lien entre cette puissance et l’effort physique durant un exercice. 

Pour réussir ce pari, il améliore l’équation de Stevens (loi de Stevens) en y intégrant de nouvelles constantes afin d’établir une échelle de perception de l’effort. Il démontre que le stimulus physique engendre des sensations qui sont mesurables et chiffrables par le biais d’un score. C’est ainsi que l’échelle de Borg voit le jour. 

Évolutions et mises à jour de l’échelle de Borg : 

Voici les différentes versions de l’échelle de Borg, classées par ordre chronologique : 

  • Échelle de Borg originale : c’est la première version de l’échelle et elle comprend une cotation allant de 0 à 20. Chaque niveau équivaut à une fréquence cardiaque, pour cela le chiffre renseigné était multiplié par 10 pour obtenir le nombre de battements par minute. Par exemple 6 représentait la FC d’un individu au repos soit 60 bpm et 20, celle d’une personne en effort maximal et donc 200 bpm ; 
  • Échelle de Borg modifiée (CR10) : la seconde version allant de 0 à 10. Une révision qui intervient en réponse aux différentes critiques et aux besoins toujours plus précis des utilisateurs. Elle date de 1982 et s’avère être une version plus simple et digeste. 
  • Échelle de Borg modifiée avec des pourcentages : encore une évolution de l’outil de mesure qui vise à simplifier sa compréhension. Ici, des pourcentage ont été ajoutés pour faciliter la comparaison entre le niveau d’effort et la fréquence cardiaque

Fonctionnement de l’échelle de Borg

Échelle de Borg originale (6-20) : 

Voici l’échelle de Borg originale, encore utilisable aujourd’hui : 

Échelle de Borg
(0 à 20)

Perception de l’effort 

(variable selon les auteurs)

Niveau d’intensité  Exemple d’activité 
6 Rien du tout  Aucune intensité  Repos 
7 Très très léger  Intensité faible Légère marche 
8
9
Très léger  Intensité faible Marche 
10
11
Léger Intensité faible Marche 
12
13
Ni léger ni dur  Intensité modérée Léger jogging 
14
15
Dur  Intensité modérée Jogging 
16
17
18
Très dur  Intensité élevée Seuil 
19
20
Très très dur Intensité élevée Intervalles

Échelle de Borg modifiée (0-10) : 

Voici l’échelle de Borg modifiée (CR10), graduée de 0 à 10 et beaucoup plus simple à utiliser

Échelle de Borg
(0 à 20)

Perception de l’effort 

(variable selon les auteurs)

Niveau d’intensité  Exemple d’activité
0 Rien du tout  Aucune intensité  Repos 
0,5 Très très léger  Intensité faible Repos 
1 Très léger  Intensité faible Légère marche 
2 Léger Intensité faible Marche
3 Ni léger ni dur  Intensité modérée Léger jogging 
4
5
Dur  Intensité modérée Jogging 
6
7
8
Très dur  Intensité élevée Seuil
9
10
Très très dur Intensité élevée Intervalles

Comment déterminer l’intensité de l’effort à l’aide de la fréquence cardiaque ? 

Bien que les sensations suffisent à un athlète pour connaître l‘intensité de son effort, elles restent subjectives et difficiles à quantifier pour devenir une donnée précise ou utilisable. Afin de les interpréter, il est possible de se référer à la fréquence cardiaque. Pour cela, vous devez calculer la fréquence cardiaque maximale d’une personne durant un effort physique et en déduire un pourcentage. 

La fréquence cardiaque est intimement liée à la forme physique de la personne. Les habitudes alimentaires, le sommeil, le tabagisme, le mode de vie ou la pratique d’une activité physique jouent un rôle sur la santé cardiaque par exemple. 

À titre informel, voici quelques moyennes : 

  • La fréquence cardiaque maximale d’un individu de moins de 30 ans se situe entre 191 et 200 battements par minute (BPM) ; 
  • La fréquence cardiaque maximale d’un individu âgé de 30 à 39 ans varie de 181 à 190 bpm ; 
  • La FC maximale d’un individu de 40 à 49 ans se situe entre 191 et 200 affiche généralement un score allant de 171 à 180 bpm ; 
  • Pour les individus de plus de 50 ans, la fréquence cardiaque maximale oscille entre 151 et 170 bpm. 

Il est possible de prendre le poul d’une personne et de compter le nombre de battement par minute pour définir sa fréquence cardiaque. Toutefois, il existe des appareils utiles pour obtenir un relevé précis, notamment le cardiofréquencemètre

Comment utiliser l’échelle de Borg en rééducation et physiothérapie ? 

L’échelle de Borg s’utilise en kinésithérapie et s’avère être un outil pratique dans un large panel de situations. Voici les étapes à respecter pour l’utiliser dans les meilleures conditions : 

  • Expliquer des consignes à la patientèle, une phase d’explication à réaliser à l’aide d’une échelle imprimée au format A4 ; 
  • Installer le patient pour le test d’effort et lui demander de réaliser la tâche ; 
  • Interroger le patient plusieurs fois au cours de l’effort. 

Quelques conseils supplémentaires pour assurer un bon relevé : 

  • Restez proche du patient et prenez des notes sur les changements, les discussions, les différentes activités ; 
  • Veiller à ce que la réponse soit toujours rapide et spontanée ; 
  • Équipez le cabinet d’un vélo statique, de marche, d’un tapis de course, etc. 

Comment interpréter l’échelle de Borg modifiée (CR10) en tant que kiné ? 

Pour vous aider à mieux appréhender l’utilisation de cette outil de mesure, rappelez-vous que : 

  • 0 = absence d’effort physique ; 
  • 5 = seuil anaérobique ;
  • 10 = effort le plus dur. 

Elle vous aide, en tant que thérapeute, à connaître : 

  • Le rythme cardiaque au repos ; 
  • La fréquence cardiaque maximale ; 
  • La consommation maximale d’oxygène.

Pourquoi utiliser l’échelle de Borg en kinésithérapie ?

L’échelle de Borg est utile aux sportifs, mais s’avère être une mesure psychophysiologique pratique pour comprendre la pénibilité d’une tâche. Autrement dit, en cas de pathologie, d’accident et autre, elle vous aide à mieux connaître la difficulté du travail pour chacun. L’occasion d’adapter le suivi au plus près des besoins de la patientèle en adaptant les programmes d’exercices. En tant que masseur-kinésithérapeute, vous pouvez l’utiliser par exemple pour les suivis suivants : 

  • Maladies cardiovasculaires ; 
  • Insuffisance cardiaque ; 
  • Maladie de Parkinson ; 
  • Dyspnée ; 
  • Entraînement sportif ; 
  • Rééducation et physiothérapie. 

Applications pratiques de l’échelle de Borg

Il est possible d’utiliser l’échelle de Borg auprès des patients Parkinsoniens au cours d’un exercice progressif sur vélo. Il existe une corrélation entre la fréquence cardiaque, la charge de travail et le RPE. Bien que ce soit nécessaire de relativiser cette corrélation qui peut varier d’un individu à l’autre selon plusieurs paramètres. Quoi qu’il en soit c’est un indicateur de charge physique générale qui offre une estimation de la fréquence cardiaque. C’est rapide, facile et peu coûteux. 

Vous pouvez aussi recourir à cette échelle pour le suivi d’un sportif dans le cadre d’une rééducation. Ici, l’échelle offre une visibilité sur son endurance, sa récupération, son aérobie, ses pulsations et bien plus encore durant les entraînements. Des informations précieuses pour étudier et constater l’ amélioration de sa respiration, de ses performances durant les activités sportives, etc. 

L’échelle de Borg s’utilise aussi pour mesurer l’endurance vasculaire chez les patients atteints de pathologies cardiaques. Elle offre une bonne visibilité sur la condition physique et permet d’adapter le suivi kinésithérapique afin de préserver la santé du cœur.  Pour en savoir plus, sur l’utilisation de cet outil et son évolution, rendez-vous au Salon Rééduca ! 

Pour conclure, l’échelle de Borg est un outil de mesure pratique et ancien qui permet de connaître la fréquence cardiaque et les sensations du corps durant un effort. Elle permet de définir une aptitude à une pratique professionnelle, de déterminer les axes d’amélioration dans le cadre d’une activité sportive ou encore de mieux appréhender la santé du corps et des poumons. 

Son usage est multiple et son utilisation simple, voilà pourquoi, il est possible de l’introduire dans les suivi réalisés en cabinet de kinésithérapie. Elle offre une interprétation subjective et rapide pour adapter le suivi à chaque patient. Toutefois, elle offre aucunes données précises et s’avère être une solution d’appoint à compléter avec d’autres données.