Fréquente chez certaines personnes, notamment les sportifs, la tendinite du moyen fessier est une pathologie douloureuse et handicapante qui complique les déplacements. Hanche, fesse, genou et cheville se voient envahis par une sensation d’inflammation ce qui complique les déplacements et les efforts. Zoom sur ce mal qui nécessite une prise en charge par un masseur-kinésithérapeute pour s’apaiser et dans les meilleurs cas disparaître ! 

Qu’est-ce que la tendinite du moyen fessier ?

Commençons par un tour d’horizon de cette tendinite qui affecte les membres inférieurs… 

Caractéristiques de la tendinite du moyen fessier : 

Fréquente et courante, la tendinite du moyen fessier est aussi connue sous le terme de tendinopathie de la hanche ou bursite trochantérienne. Elle se caractérise par un microtraumatisme ou une micro lésion au niveau du tendon du moyen fessier. Elle entraîne des douleurs au niveau de la fesse qui irradient vers le genou ou la cheville lors d’un effort comme une marche prolongée, une course ou encore la montée d’un escalier. Elle peut aussi intervenir après l’implantation d’une prothèse à la hanche. Résultat, les personnes souffrant de ce trouble peuvent boiter. 

Bon à savoir : rappelons-le pour les jeunes masseurs-kinésithérapeutes, tendinopathie et tendinite signifient la même chose. C’est une simple évolution du terme médical au vue des récentes découvertes. 

Les causes de la tendinopathie du moyen fessier : 

Les causes de la tendinite du moyen fessier sont multiples et peuvent s’additionner. Voilà pourquoi, on dit que l’origine de la tendinopathie du moyen fessier est multifactorielle. Les voici : 

  • Une raison mécanique qui intervient lorsque le système tendineux a été débordé par les contraintes appliquées ; 
  • Un âge avancé, plus le patient est vieux plus la régénération des tissus est longue ;  
  • Un déséquilibre au niveau des hormones, notamment sexuelles, à savoir la testostérone et les oestrogènes, chargées de protéger les tendons ; 
  • Une alimentation déséquilibrée et un surpoids qui occasionnent une contrainte plus conséquente sur les articulations portantes ; 
  • Une consommation de tabac, elle a un impact sur le plan vasculaire et perturbe la cicatrisation ; 
  • Une consommation d’alcool affaiblit le corps, les alcooliques ont besoin d’un temps de récupération plus long à chaque effort. Les articulations sont donc plus fragiles et les tendons également ; 
  • Des pathologies associées qui peuvent favoriser la tendinite tel que le diabète et l’hypercholestérolémie ; 
  • La morphologie chez certain patient peut être à l’origine d’une tendinite du moyen fessier, c’est une question d’orientation du pied ou de la cheville ; 
  • Certains traitements médicamenteux sont parfois à l’origine de ce trouble, notamment les antibiotiques, la corticothérapie sur le long terme comme les statines (traitements pour le cholestérol). 

Les symptômes et les différents diagnostics : 

Les symptômes de la tendinite du moyen fessier varient d’une personne à l’autre, mais il gravitent autour des choses suivantes : 

  • Des douleurs au niveau des fesses pouvant irradier vers le genou ou la cheville ; 
  • Une douleur causant une boiterie et pouvant occasionner le port d’une canne ; 
  • Une faiblesse musculaire
  • Des douleurs nocturnes ; 
  • Une lombalgie qui tire vers les membres inférieurs. 

Les meilleurs moyens pour diagnostiquer une tendinite du moyen fessier sont : 

  • Une palpation ; 
  • Une mise en tension ; 
  • Une contraction contrariée. 

Autrement dit, établir un diagnostic se fait de manière clinique, c’est-à-dire par le médecin directement. Les imageries médicales s’utilisent en soutien, notamment l’échographie et l’IRM. 

Les traitements médicaux et chirurgicaux disponibles pour cette tendinite 

Il existe de nombreuses solutions pour soigner une tendinopathie du moyen fessier, tout comme plusieurs corps médicaux peuvent intervenir pour soulager la patientèle et fournir une réponse sur mesure. 

Le repos et le renforcement musculaire : 

La tendinite du moyen fessier est le résultat d’une fatigue des tendons. Autrement dit, elle apparaît lorsque des contraintes répétées sur les articulations s’accompagnent d’un repos insuffisant. Ainsi pour éviter son apparition, il convient d’aménager des pauses entre les efforts et d’adapter la récupération à la condition physique. 

Pour améliorer la mécano-adaptabilité, il convient de renforcer les muscles, les articulations, mais aussi les tendons. C’est pour cela que le renforcement musculaire est une bonne réponse à ce type de trouble. Pour le réaliser, en tant que masseur-kinésithérapeute, vous pouvez proposer différents exercices, voici des exemples classés du plus facile au plus compliqué : 

  • Positionner le patient à quatre pattes et écarter la hanche sur le côté, ajouter un élastique au bout d’un moment lorsque l’exercice devient trop simple. Demander à la patientèle de réaliser le geste plusieurs fois ; 
  • Réaliser un gainage latéral, cette fois le patient se place sur le côté avec la jambe de la tendinopathie au-dessus, il se lève en maintenant une bonne respiration. Évidemment, l’exercice se fait des deux côtés ; 
  • Le renforcement musculaire debout se fait à l’aide d’un élastique positionner au niveau des cuisses. Il faut ensuite demander à la patientèle de se mettre sur une jambe et écarter la jambe en restant droit. Là encore l’opération se fait des deux côté ;
  • Toujours debout sur un support comme un stepper ou une marche. Cet exercice consiste à demander au patient de se mettre sur une seule jambe et travailler l’inclinaison latérale du bassin en baissant et en montant la jambe en équilibre ; 

L’importance d’un deuxième avis médical : 

La tendinopathie du moyen fessier est une pathologie délicate pour laquelle les approches multidisciplinaires sont conseillées. La consultation de différents spécialistes n’est pas toujours automatique, toutefois, elle permet d’adapter le suivi. Les médecins et spécialistes suivants sont en mesure d’intervenir dans le suivi d’une tendinite du moyen fessier

  • Le médecin généraliste ; 
  • L’ostéopathe ; 
  • Le masseur-kinésithérapeute ; 
  • Le rhumatologue ; 
  • Le chirurgien orthopédiste ;
  • L’ergothérapeute. 

Les approches complémentaires pour traiter la tendinite du moyen fessier 

Différentes techniques spécifiques entrent aussi en compte dans le suivi d’une tendinopathie du moyen fessier. C’est parti pour le tour d’horizon… 

Le massage au rouleau : 

Le massage permet de détendre les muscles et les tendons, il est possible de le réaliser en respectant les recommandations suivantes : 

  • Placer le patient en position d’étirement du muscle piriforme, installer le rouleau en dessous du fessier, placer partie latérale de la cheville du côté de la tendinopathie sur le genou controlatérale. Puis, demander au patient de faire des vas et vients pour détendre partie postérieure du bassin ; 
  • Installer le patient sur le côté ou la tendinite se trouve, le pied de la jambe du dessus se place juste en avant du genou de la jambe du dessous. Puis, il faut indiquer au patient de masser la partie latérale de la jambe de la hanche au genou. 

L’étirement musculaire : 

Les étirements musculaires recommandés sont nombreux, les voici : 

  • L’étirement du grand fessier : on se met sur le dos et on amène le genou du côté de la tendinite vers l’épaule opposée jusqu’à la perception d’un état de tension musculaire dans la région fessière, on maintient 20 secondes et on le fait trois fois ;
  • L’étirement du moyen fessier : à l’aide de la main controlatérale, on amène le genou de l’autre côté avec une flexion articulaire de la hanche de 90 degrés jusqu’à ressentir une tension et on renouvelle encore une fois trois fois pendant 20 secondes ;  
  • L’assouplissement en rotation : on fléchit les deux genoux et on laisse tomber les deux membres inférieurs sur le côté controlatéral à la tendinopathie. Il ne faut pas forcer et laisser simplement le poids des jambes faire. On étire et on assouplit le lombaire et on obtient un accès au moyen fessier pour traiter les trigger point par pression statique ou manœuvre circulaire sur tissus avec une balle ;  
  • L’étirement de la chaîne musculaire latérale : on se met en position debout face à un support ou on s’aide d’un manche à balais. On place la jambe à étirer en arrière de la jambe en avant avec un contact sur la partie latérale du pied. On maintient le bassin horizontal et on effectue une flexion du genou avec la jambe de devant. 15 à 20 secondes de maintien à renouveler 3 fois. 

La proprioception : 

La proprioception augmente la capacité d’adaptation du tendon au même titre que le renforcement musculaire. Pour la réaliser avec la patientèle, il faut préparer une kettlebell plus ou moins lourde en fonction du profil. Puis, demandez une mise en équilibre avec la jambe sujette aux douleurs de la tendinopathie. Faites en sorte de faire déverrouiller le genou. Vérifiez que la courbure vertébrale soit fixe et invitez le patient à passer la kettlebell d’une main à l’autre. 

La posturologie : 

Le maintien d’une posture saine de jour comme de nuit contribue à soulager les personnes souffrant de tendinopathie du moyen fessier. C’est aussi un excellent moyen pour éviter son apparition. Pour cela, il faut : 

  • Éviter de se coucher du côté de la tendinite pour réduire la compression. Mieux vaut éviter de se coucher de l’autre côté aussi, cela encourage une sensation de tiraillement. Une position de sommeil sur le dos sera meilleure ; 
  • Ne pas croiser les jambes au quotidien ; 
  • Rester droit et dans une bonne position en étant debout, assis, etc. Pour cela, l’intervention d’un ergothérapeute sera une excellente idée ! 

Prévention et conseils pratiques pour la tendinite du moyen fessier 

Il est possible de conseiller votre patientèle dans un but préventif en fournissant des conseils précieux pour réduire le risque d’apparition d’une tendinopathie du moyen fessier.

Comment faire de la prévention et sensibiliser sur les facteurs de risques : 

Soyez à l’écoute de chacun de vos patients, tentez d’être pédagogue et proposez des conseils sur-mesure. Le fait de partager et d’instaurer une relation de confiance par le biais de l’écoute active et de la bienveillance encourage davantage la patientèle à mettre en pratique les recommandations. 

Les stratégies de prévention en lien avec les facteurs de risque sont les suivantes : 

  • L’adoption d’une alimentation saine, vous pouvez recommander un ou une nutritionniste ou simplement discuter des habitudes alimentaires et leur répercussion sur la condition physique ; 
  • La sensibilisation en lien avec l’âge qui, rappelons-le, reste un facteur de risque. Cette partie semble plus simple à aborder, cependant il convient de le faire sans infantiliser la patientèle. Mieux vaut évoquer le temps de repos et la faiblesse, donner des conseils sur le fait de faire des pauses et de conserver un bon suivi médical ; 
  • Les déséquilibres hormonaux souvent délicats et imprévisibles qui impactent les deux sexes. Là encore, il convient de discuter avec les personnes et de recommander un médecin en fonction des informations collectées ; 
  • La consommation d’alcool et de tabac, autrement dit l’addiction. Ce cas de figure est encore plus délicat, il convient de ne pas être dans le jugement, mais plutôt dans l’écoute et l’accompagnement. Conseillez une consultation avec un addictologue, un psychologue, etc. 

Les exercices et les bonnes pratiques pour éviter la tendinite du moyen fessier : 

Pour éviter les douleurs et réduire les désagréments en lien avec une tendinite du moyen fessier, il est nécessaire d’adopter quelques gestes, tels que : 

  • Le respect d’un repos sportif et la réduction des mouvements douloureux ; 
  • L’application de glace sur la zone douloureuse plusieurs fois par jour ; 
  • Le maintien d’une alimentation saine et équilibrée ; 
  • L’adoption d’une meilleure hygiène de vie ou l’arrêt des habitudes de vie anxiogènes et dangereuses comme un mauvais rythme de sommeil, la consommation de stupéfiant, d’alcool ou encore de tabac ; 
  • Le port de semelles orthopédiques
  • La réduction des perturbateurs endocriniens au quotidien pour conserver une stabilité hormonale. 

La gestion de la douleur et les conseils pour une récupération rapide : 

Voici quelques conseils et stratégies pour une meilleure gestion de la gestion de la douleur ou encore une accélération de la récupération

  • La prise d’anti-inflammatoires et/ou d’antalgiques sur prescription médicale ; 
  • La réalisation d’étirements et le respect de temps de repos durant la pratique sportive ; 
  • Le suivi par un masseur-kinésithérapeute
  • L’utilisation d’une canne en cas de besoin pour éviter l’appuie sur le tendon enflammé ; 
  • La réalisation de massage légers sur les zones douloureuses. 

Pour conclure, il suffit de retenir que : 

  • La tendinite ou tendinopathie du moyen fessier est une inflammation du tendon encouragée par des micro lésions ou micro traumatismes souvent dus à un manque de repos durant l’effort; 
  • Elle entraîne des douleurs handicapantes et parfois une boiterie. Les inflammation interviennent au niveau du fessier et irradient jusqu’au genou ou la cheville ; 
  • Elle peut être causée par une pratique sportive, l’âge, une pathologie, une prédisposition génétique, un déséquilibre hormonal, un surpoids et bien plus encore ; 
  • Ce trouble souvent multifactoriel encourage une intervention pluridisciplinaire allant du médecin généraliste au kinésithérapeute et bien d’autres spécialité ; 
  • Des étirements, un renforcement musculaire, des massages et de la proprioception sont les traitements indiqués pour réduire, voire éliminer ce type de tendinite ; 
  • L’adoption d’une meilleure hygiène de vie et de nouvelles habitudes font également partie du traitement ; 
  • La posturologie peut aussi faire ses preuves et doit être recommandée si le besoin se fait sentir !